L’histoire sociale, une bande dessinée dont je suis le héros

12 octobre 2021 | Par Brigitte Carrier

Il s’agit d’une méthode, aussi appelée scénario social, créée et mise au point par la thérapeute Carol Gray en 1991, pour aider les personnes autistes de tous âges à mieux «lire» et interpréter les différentes règles et situations sociales, en cernant les problèmes selon la perspective de la personne autiste et en lui fournissant un guide de conduite et des outils de gestion personnelle.

Histoires sociales

L’histoire sociale, une bande dessinée dont je suis le héros

Qu’est-ce qu’une histoire sociale?

La méthode comporte de nombreux objectifs, dont la division d’un but en étapes compréhensibles, chaque étape réussie étant un microprogrès à célébrer, l’acquisition d’une nouvelle habitude ou une meilleure gestion des émotions (stress, colère, peur, etc.).

Où, quand, comment, pourquoi

Une histoire sociale se présente sous forme de bande dessinée au ton positif, dont chaque case ou cellule représente une partie de l’histoire et met en vedette le personnage principal, soit l’enfant. Pour un jeune enfant, les phrases sont courtes, simples et écrites au «je», et les illustrations (dessins, images générées par ordinateur, photographies, etc.) sont sommaires, pour ne pas trop définir la situation et distraire du contenu.

Quel problème voulez-vous résoudre?

Par exemple, en sortant de la berline (véhicule accueillant un maximum de six enfants présentant des besoins particuliers), l’enfant refuse d’entrer dans l’école. Pourquoi? Quel est l’obstacle?

N’hésitez pas à interroger l’enfant, si possible, le chauffeur ou la chauffeuse, les personnes responsables de l’accueil et l’enseignante ou l’enseignant pour déterminer où la situation se produit, qui sont les acteurs en cause, quel en est le commencement et la fin, ce qui se passe et pourquoi. Pensez à ce que l’enfant pourrait voir, entendre et ressentir pendant l’événement.

N’oubliez pas de prendre en considération les modifications possibles de la situation que vous souhaitez dépeindre. Évitez d’utiliser des mots tels que toujours et jamais. Par exemple, au lieu de dire «En arrivant à l’école, Sophie me prend toujours par la main», dites plutôt «En arrivant à l’école, Sophie ou une autre grande personne me prend par la main».

• Si l’obstacle est le bruit, on mettra des coquilles à l’enfant (ou il les mettra lui-même) avant de sortir du véhicule.

• Si c’est le trajet de la berline à la classe qui semble confus, on le divisera en étapes, chacune illustrée dans une case : je sors du véhicule, on me prend par la main, j’entre dans l’école, je m’assois sur le banc dans l’entrée, j’attends mon professeur, mon professeur vient me chercher, je marche dans le corridor jusqu’à la porte de la classe, etc.

À lire souvent et à partager

Chaque jour, lisez cette histoire avec l’enfant le soir et, si possible, le matin, avant de partir à l’école, pour qu’elle devienne familière et réconfortante. Donnez-en des copies à l’enseignante ou l’enseignant, à partager avec l’orthophoniste ou un autre membre du corps enseignant.

Un enfant plus âgé pourra même lire l’histoire à sa famille et à ses amis, pour créer un lien positif avec le scénario. L’histoire ne doit jamais être perçue comme une punition, mais comme une façon d’atteindre un objectif positif et de développer la confiance en soi.

Suggestions de jeux

Enfin, voici quelques jeux, affiches et livres invitants qui favorisent la reconnaissance des émotions et le développement d’habiletés sociales, un apprentissage qui s’étend tout au long de la vie :